Recherche dans les conseils

La zoothérapie à la rescousse de l’autisme

La zoothérapie à la rescousse de l’autisme

- Catégories : Éducation

© Martine Lavallée, Technicienne en santé animale et BAA

Par définition, la zoothérapie se définit comme une intervention individuelle ou de groupe où un animal sélectionné et entraîné est introduit par un intervenant qualifié (zoothérapeute) auprès d’une personne chez qui on veut développer le potentiel affectif, moteur, cognitif et social. [1] 

La zoothérapie s’adresse autant aux gens ayant une condition particulière, telle que ceux atteints du spectre de l'autisme, qu’à ceux qui vivent des moments ponctuels ou permanents plus difficiles comme des personnes endeuillées ou dépressives. 

Ce type d'intervention agit comme soutien à la thérapie alternative où l’animal, contrôlé par le zoothérapeute, devient un moyen thérapeutique permettant d’entrer en contact avec l’individu qui en bénéficie. Cette forme de thérapie peut se retrouver dans les écoles, les hôpitaux, les centres de répit, les cliniques d’orthophonie et d’ergothérapie, les CHSLD, etc. 

Regardons ensemble les bénéfices de cette méthode d’assistance thérapeutique.

Origines

C’est en Angleterre, plus précisément en 1792, que les animaux furent utilisés la première fois dans le cadre d’une amélioration mentale en institution. En effet, Monsieur William Tuke ayant mis en place le York Retreat pour des individus atteints de troubles mentaux, proposa que les patients s’occupent des soins d’hébergements des animaux et ce faisant, s’aperçut que les individus de cette retraite, étaient capables de se responsabiliser. 

Au dix-neuvième siècle, Florence Nightingale, fondatrice des moyens infirmiers modernes, implanta aussi une pratique semblable en milieu thérapeutique par le biais d’une tortue. Elle avait observé une diminution du stress chez les patients qui étaient en présence de l’animal. Par la suite à New York, après la Première Guerre mondiale, un hôpital pour les soldats traumatisés recourut aux chiens comme aide à la thérapie. Les chiens paraissaient réduire le stress et accroître le bien-être des soldats hospitalisés. 

Image tirée de l’histoire de la zoothérapie / médiation par l’animal.

Mais on doit la zoothérapie moderne au psychiatre américain Boris Levinson, père fondateur de la zoothérapie. En effet, en 1953, celui-ci fit une découverte incroyable concernant l’utilité des chiens en thérapie. 

C’est lors de la visite d’un enfant autiste dans son cabinet où son chien Jingles était présent que ce médecin réalisa le pouvoir de son chien sur cet enfant. Ce dernier incapable de communication avec le monde extérieur se mit à parler avec le chien et demanda même à revenir pour le revoir parce que l’animal s’était tout simplement dirigé vers lui pour le renifler et le lécher. L’animal, qui procure ce sentiment d’amour inconditionnel, ne juge pas. C’est ainsi que naquit le Pet Facilitated Psychotherapy. 

Les effets de la zoothérapie chez les personnes autistes [2]

De nombreuses études mentionnent que les personnes autistes souffrent souvent de problèmes liés au stress, à l’anxiété ou à la dépression. Ces troubles psychologiques ont une incidence directe sur le taux de mortalité prématurée et l’état de santé générale des personnes atteintes. 

Par ailleurs, plusieurs études qui ne touchent pas que les adultes autistes ont démontré que les interactions avec les animaux réduisent le niveau de stress. De plus, des améliorations en ce qui concerne les interactions sociales ainsi que de la communication ont elles aussi été notées. L’hypothèse émise est que les animaux en milieux thérapeutiques agissent comme des catalyseurs sociaux. Les patients deviennent plus disposés à communiquer avec leur environnement social facilitant l’amélioration des interactions sociales et de la communication. 

Il a été démontré que le fait que les animaux communiquent de manière non verbale peut représenter une forme d’interaction plus accessible. En effet, pour une personne autiste, un dialogue avec un psychothérapeute implique des aspects métacognitifs et beaucoup d’introspection, ce qui peut rendre le patient inconfortable. 

Cependant, certains résultats des recherches sont contestés, car les spécialistes considèrent que la taille des échantillons était parfois trop petite, les diagnostics d’autisme n’étaient pas toujours vérifiés et les descriptions des interventions manquaient de précision. 

Le type d’animal

Les chiens sont préférés entre tous auprès des individus ayant plus de difficultés sur le plan social, particulièrement quand il y a difficulté à entrer en contact avec autrui par exemple avec la population autistique. Mais rien n’indique que d’autres types d’animaux ne parviendraient pas à faciliter le développement relationnel pour cette partie de la population. D’autres thérapeutes ont mis en évidence les effets de l’animal sur la santé. Ainsi, le fait de caresser un animal fait baisser la tension artérielle et diminue la mortalité chez les patients cardiaques. Il n’y a donc aucune limite au niveau du type d’animal que l’on peut utiliser : chien, chat, poule, lapin, hamster, perroquet, etc. Cependant, plusieurs animaux de grandes dimensions et certains reptiles de types alligator ou crocodile ne sont pas des animaux facilement contrôlables. 

Il est notamment important que les animaux en zoothérapie doivent savoir gérer un certain niveau de pression. Il faut aussi prendre en considération que nos partenaires animaliers peuvent être exposés à des situations stressantes telles que des crises ou encore à une surdose de câlins qui pourrait être envahissante pour lui. De plus, il n’est pas toujours évident de rester à l’affût des demandes du thérapeute et d’être attentif aux besoins affectifs du client sans absorber toute cette énergie. C’est pourquoi, évidemment, le zoothérapeute doit s’assurer du bien-être de son coéquipier à poils et lui accorder des pauses et des périodes de jeux pour se détendre et se reposer.

Ce type d'intervention agit comme support à la thérapie alternative où l’animal, contrôlé par le zoothérapeute, devient un moyen thérapeutique permettant d’entrer en contact avec l’individu qui en bénéficie. Cette forme de thérapie peut se retrouver dans les écoles, les hôpitaux, les centres de répit, les cliniques d’orthophonie et d’ergothérapie, les CHSLD, etc. 

C’est lors de la visite d’un enfant autiste dans son cabinet où son chien Jingles était présent que ce médecin réalisa le pouvoir de son chien sur cet enfant. Ce dernier incapable de communication avec le monde extérieur se mit à parler avec le chien et demanda même à revenir pour le revoir parce que l’animal s’était tout simplement dirigé vers lui pour le renifler et le lécher. L’animal, qui procure ce sentiment d’amour inconditionnel, ne juge pas. C’est ainsi que naquit le Pet Facilitated Psychotherapy.

Pour qu’un animal soit accepté en zoothérapie, il doit avoir minimalement les traits suivants :

Aimer les contacts avec les humains et être réceptif.

Avoir suivi des cours de dressage, surtout pour le chien et même les chevaux, afin de posséder une obéissance de base.

Avoir un suivi médical particulier et rigoureux, ainsi qu’une hygiène irréprochable en tout temps.

Être bien socialisé, donc il ne doit être ni agressif, ni craintif, ni impulsif ou stressé.

Être stable mentalement et calme peu importe la situation qui se présente à lui.

Résumé des bienfaits de la zoothérapie

Améliorer la perception dans l’espace et dans le temps;
Atténuer l’impression de mal-être dans le cas d’une dépression;
Créer un sentiment de responsabilité;
Élaborer et structurer la pensée;
Éveiller l’intérêt pour la vie en général;
Éviter le repli sur soi, notamment pour les personnes en état de privation sensorielle;
Favoriser ou relancer la communication;
Réactiver la mémoire;
Retrouver différentes émotions;
Rompre avec la solitude;
Stimuler l’intellect et la valorisation de soi.
Pour plus d’information, consultez le Centre de zoothérapie communautaire de Saint-Sauveur-des-Monts (http://zootherapia.com/).

Partager ce contenu