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Le merveilleux monde de la zoothérapie

Le merveilleux monde de la zoothérapie

- Catégories : Comportement

© Martine Lavallée, Technicienne en santé animale et BAA

Par définition, la zoothérapie est une intervention qui s’exerce sous forme individuelle ou de groupe, à l’aide d’un animal familier soigneusement sélectionné et entraîné, introduit par un intervenant qualifié auprès d’une personne en vue de susciter des réactions visant à maintenir ou améliorer son potentiel cognitif, physique, psychologique ou social1. La zoothérapie ne s’adresse pas uniquement qu’aux gens ayant une condition particulière. Mais aussi à ceux qui vivent des moments ponctuels ou permanents plus difficiles comme par exemple des personnes endeuillées.

La zoothérapie est donc une thérapie alternative, assistée par l’animal et coordonnée par un intervenant diplômé en zoothérapie (zoothérapeute). L’animal, contrôlé par le zoothérapeute, devient un moyen thérapeutique et non une thérapie en soi permettant ainsi d’entrer en contact avec l’individu qui en bénéficie. Cette forme de thérapie peut se retrouver dans les écoles, les hôpitaux, les centres de répit, les cliniques d’orthophonie et d’ergothérapie, les CHSLD, etc. Cependant, la zoothérapie fait l’objet de nombreuses critiques en lien avec son manque de méthodologie et en l’absence de véritables études empiriques au niveau de son efficacité.

1Définition tirée de Zoothérapie Québec

L’objectif de la zoothérapie

Développer, stimuler ou maintenir des capacités sur les plans cognitifs, physiques, psychologiques et sociaux de clients ou de patients. C’est une approche multidisciplinaire qui se distingue par son aspect chaleureux, énergique, plaisant et rassurant, car l’animal accueille les petits comme les grands avec enthousiasme en faisant tomber les barrières entre l’intervenant et son client. En plus d’être rassurant, l’animal est une grande source de motivation.

Afin de planifier une progression thérapeutique, le zoothérapeute compétent rédige une liste d’objectifs spécifiques à atteindre pour le patient et en fera le suivi sur une base régulière. Par exemple, on pourrait utiliser le chien dans des ateliers liés à la stimulation cognitive chez une population de personnes aînées, en particulier pour ceux qui souffrent de troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer, et leur demander d’effectuer des commandes de base à l’animal et ainsi de développer leur réflexe de récompense avec succès. Le chien n’est donc pas le thérapeute, mais un intermédiaire permettant le mieux-être des individus.

Chien dans les bras d'une personne

D’où nous vient la zoothérapie?

Ce serait en Angleterre, plus précisément en 1792, que les animaux furent utilisés la première fois dans le cadre d’une amélioration mentale en institution. En effet, Monsieur William Tuke ayant mis en place le York Retreat pour des individus atteints de troubles mentaux, proposa que les patients s’occupent des soins d’hébergements des animaux et ce faisant, s’aperçut que les individus de cette retraite, étaient capables de se responsabiliser.

Au dix-neuvième siècle, Florence Nightingale, fondatrice des moyens infirmiers modernes, implanta aussi une pratique semblable en milieu thérapeutique par le biais d’une tortue. Elle avait observé une diminution du stress chez les patients qui étaient en présence de l’animal.

Chat attentif

Par la suite à New York, après la Première Guerre mondiale, un hôpital pour les soldats traumatisés recourut aux chiens comme aide à la thérapie. Les chiens paraissaient réduire le stress et accroître le bien-être des soldats hospitalisés.

Mais on doit la zoothérapie moderne au psychiatre américain Boris Levinson, père fondateur de la zoothérapie.  En effet, en 1953, celui-ci fit une découverte incroyable concernant l’utilité des chiens en thérapie.

C’est lors de la visite d’un enfant autiste dans son cabinet où son chien Jingles était présent que ce médecin réalisa le pouvoir de son chien sur cet enfant. Ce dernier incapable de communication avec le monde extérieur se mit à parler avec le chien et demanda même à revenir pour le revoir parce que l’animal s’était tout simplement dirigé vers lui pour le renifler et le lécher. L’animal, qui procure ce sentiment d’amour inconditionnel, ne juge pas. C’est ainsi que naquit le Pet Facilitated Psychotherapy.

Le type d’animal

Les chiens sont préférés entre tous auprès des individus ayant plus de difficultés sur le plan social, particulièrement quand il y a difficulté à entrer en contact avec autrui par exemple avec la population autistique. Mais rien n’indique que d’autres types d’animaux ne parviendraient pas à faciliter le développement relationnel pour cette partie de la population. D’autres thérapeutes ont mis en évidence les effets de l’animal sur la santé. Ainsi, le fait de caresser un animal fait baisser la tension artérielle et diminue la mortalité chez les patients cardiaques. Il n’y a donc aucune limite au niveau du type d’animal que l’on peut utiliser : chien, chat, poule, lapin, hamster, perroquet, etc. Cependant, plusieurs animaux de grandes dimensions et certains reptiles de types alligator ou crocodile ne sont pas des animaux facilement contrôlables.

Un chien en compagnie de 2 personnes

Il est notamment important que les animaux en zoothérapie doivent savoir gérer un certain niveau de pression. Il faut aussi prendre en considération que nos partenaires animaliers peuvent être exposés à des situations stressantes telles que des crises ou encore à une surdose de câlins qui pourrait être envahissante pour lui. De plus, il n’est pas toujours évident de rester à l’affût des demandes du thérapeute et d’être attentif aux besoins affectifs du client sans absorber toute cette énergie. C’est pourquoi, évidemment, le zoothérapeute doit s’assurer du bien-être de son coéquipier à poils et lui accorder des pauses et des périodes de jeux pour décompresser et se reposer.

Pour qu’un animal soit accepté en zoothérapie, il doit avoir minimalement les traits suivants :

  • Aimer les contacts avec les humains et être réceptif.
  • Avoir suivi des cours de dressage, surtout pour le chien et même les chevaux, afin de posséder une obéissance de base.
  • Avoir un suivi médical particulier et rigoureux, ainsi qu’une hygiène irréprochable en tout temps.
  • Être bien socialisé, donc il ne doit être ni agressif ni craintif, ni impulsif ou stressé.
  • Être stable mentalement et calme peu importe la situation qui se présente à lui.
Un porc en compagnie d'une femme

Quelques bienfaits de la zoothérapie

  • Améliorer la perception dans l’espace et dans le temps;
  • Atténuer l’impression de mal-être dans le cas d’une dépression;
  • Créer un sentiment de responsabilité;
  • Élaborer et structurer la pensée;
  • Éveiller l’intérêt pour la vie en général;
  • Éviter le repli sur soi, notamment pour les personnes en état de privation sensorielle;
  • Favoriser ou relancer la communication;
  • Réactiver la mémoire;
  • Retrouver différentes émotions;
  • Rompre avec la solitude;
  • Stimuler l’intellect et la valorisation de soi. 


Pour plus d’information, consultez le Centre de zoothérapie communautaire de Saint-Sauveur-des-Monts (http://zootherapia.com/).

Sources :

  • Jessica Jennings-Forget; Zoothérapeute et Agente en stimulation du langage dans https://www.facebook.com/coupdpattezootherapie/
  • Zoothérapie: quand animal et personnes âgées font bon ménage par Maxime Coursol
  • Animaux : quand ils deviennent des thérapeutes par Anne Lefèvre-Balleydier

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